Titre de l’ouvrage

Auteur : Mathieu Rivero
Édition : les Moutons électriques
Date: Avril 2015
Genre: Fantasy
Qu’est-il advenu de Shéhérazade à la mille et deuxième nuit ? Une fois sauvée par son talent de conteuse de la cruauté de son sultan de mari, vit-elle heureuse au cœur de son palais, comblée par ses rôles de mère et de reine ? Ou bien sa passion pour les contes l’entraînera-t-elle vers un autre destin ? C’est la question qui débute cette suite à l’un des plus grands classiques de la littérature orientale…
Résumé :
Des mille et une histoires que j’ai pu conter, aucune n’est aussi fabuleuse que celle que je m’apprête à te narrer.
On y voyage de cités mortes en jardins luxuriants, de royaumes en déserts et de geôles en palais. On y croise djinns et ghûls, sultans et dragons, reines et démons, et les lignées maudites s’y affrontent autant que les passions se déchaînent. Vois-tu, elle recèle en son cœur une bien plus unique distinction. Cette histoire d’amour et de mort est vraie : je l’ai vécue. Parole de Shéhérazade.
Cette fois, c’est non seulement le destin de Shéhérazade qui est mis en avant, mais aussi la personnalité de la conteuse, ses motivations, qui diffèrent aujourd’hui de la simple survie face à son mari.
« Tu as commencé une histoire, et tu es conteuse avant tout. Tu aimes l’idée d’une voix qui crée la réalité : c’est la seule magie dont tu es capable. »
Si, comme dans les Nuits, on peut observer le retour des contes imbriqués les uns dans les autres et des histoires à plusieurs voix, certaines références aux autres personnages du corpus littéraire d’origine (comme Sindbad) ou même la dimension poétique des contes :
« un vent de fatigue et de ténèbres l’emporta dans une spirale de murmures éteints. Azi résonnait à l’unisson avec les pulsations, investi d’une puissance capable d’assouvir le moindre de ses désirs ».
ne vous y trompez pas, il s’agit bien d’un roman fantasy qui se distingue du merveilleux des Nuits, dans une dimension historique et politique orchestrée autour du personnage d’Azi Dahaka, aux origines mythiques et sanglantes.
Entre créatures fantastiques, maléfices et scènes de combat, une vaste épopée de pouvoir se dessine au fil des parties du roman qui donnent une dimension de plus en plus complexe aux intrigues et aux ressorts de la manipulation par la parole.
« Khalid se précipita à l’assaut, prêt à changer son destin. Le choc ébranla la terre, le métal hurla lorsque les lames croisées réceptionnèrent le grand sabre qui manqua trancher la tête du prince ».
On retrouve dans Or et Nuit le duo formé par l’horreur pure et la plus grande splendeur dont le contraste saisissant faisait frisonner les auditeurs / lecteurs des Nuits.
« Des ruelles émergèrent les habitants de la ville, putride et exsangues, transformés en ghûls sans âme par le maléfice du rakshasa. Leurs yeux brûlaient d’une lueur bleue et vide. Ils attaquèrent l’armée de Yazad à l’unisson, en un torrent inhumain. »
Plusieurs trames se croisent et finissent par se réunir, plusieurs temporalités également, donnant lieu à un final grandiose quoi qu’un peu confus à mon sens. L’implication de Shéhérazade en personne dans l’histoire transforme le rôle du conteur, salvateur dans les Nuits, et fait de la parole le personnage principal de ce roman, reliant les uns aux autres une myriades de portraits parfois ébauchés mais jamais négligés.
« J’ai une mission pour vous. Vous avez le talent de modifier la réalité pour transformer le langage en lame acérée.»
Que sont, finalement, la puissance des djinns, la sagesse de Salomon ou la fureur du sultan-dragon face au pouvoir des mots ? Avec Or et Nuit, on se laisse à plaisir capturer «dans son conte, dans cette toile de beauté, d’échos et d’illusions qui devait durer encore et encore ».
Tom Larret
Se procurer le livre :
Ah ben tiens, je suis en train de le lire ce livre. Je me demandais s’il ne fallait pas que je relise avant dans les mille et une nuits, mais pour l’instant je n’ai pas l’impression d’en avoir besoin pour apprécier ce roman-là.
Cela dit, j’ai du mal à m’y plonger tout à fait. Est-ce du fait du récit de Schéhérazade très entrecoupé, de sa situation actuelle qui me paraît un peu incongrue ou parce que pour l’instant le personnage d’Azi ne me passionne pas trop ? Sais pas. A voir dans la suite de la lecture. Tu mentionnes plusieurs trames qui finissent par se rejoindre, alors je devrais y voir un peu plus clair.
J’attends effectivement l’aspect épopée que tu évoques, à ce stade (j’en suis au premier cinquième, j’avance peu) c’est encore assez gentil et tout sage 🙂
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Non, aucunement besoin de relire les Nuits ! Le seul lien, c’est Shéhérazade que tu connais je pense déjà ! Tu verras (je ne te spoiles pas) que les récits un peu décousus finissent par prendre tout leur sens, et que ça finit vraiment par se développer, mais c’est vrai que le début est, disons, calme… Tu me diras quand tu auras fini, mais personnellement la fin m’a semblé un peu… facile.
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