Chronique : Imbroglio

Imbroglio

Auteur: Nil Borny

Illustration de couverture: Jérôme Gueffier

Édition : Auto-édité

Date: 2021 (seconde édition)

Genre: Friller

Vous aurez, je pense, de suite remarqué la pittoresque orthographe du genre littéraire. Aussi, avant que vous ne me tombiez sur le casaquin à l’instar de ma Maman outrée par un tel galoup (mon adjudant-chef, c’est curieux, n’y fut pas sensible), je me dégage (lâchement) de toute responsabilité. C’est bien cette façon d’écrire et de décrire le genre de son roman qu’a choisie son auteur en personne. Mais pourquoi ? Comment ? Que signifie ? Qu’est-ce à dire ? Mais encore ? La réponse en chronique !

Léo se réveille en pleine nuit avec un terrible mal de tête.
Que fait-il dans un lit qui n’est pas le sien et qui est cette charmante inconnue endormie à ses côtés ? Le jeune homme s’interroge quand un couple armé débarque dans l’appartement avec perte et fracas. Effrayé, Léo prend la fuite en tenue d’Adam.
Il n’a pas encore conscience qu’une véritable chasse à l’homme vient de commencer. Qui sont ces deux tueurs et que lui veulent-ils ? Dans quel guêpier s’est-il encore fourré ?
C’est avec l’aide de la jolie Elsa, embarquée malgré elle, que tous deux vont tenter de démêler le fin mot de cette histoire.
Parviendront-ils à échapper à leurs redoutables poursuivants qui n’hésitent pas à semer la mort sur leur route ?

Après une telle quatrième de couverture, constellée de points d’interrogations, on aurait pu s’attendre, après tout et pourquoi pas, à de délicates circonlocutions, des longueurs voluptueuses, de sibyllins non-dits et de pudibondes énigmes effarouchées. Par bonheur, il n’en est rien. À peine le lecteur a-t-il ouvert le livre et le personnage principal les yeux qu’explose une pétaradante sarabande qui perdurera au-delà du mot Fin. C’est aussi brutal, virevoltant et inattendu qu’une irruption de mon adjudant-chef dans le dortoir à quatre heures du matin. Pour vous faire une idée, je vous propose d’écouter à pleine patate l’ouverture de Guillaume Tell debout sur le toit d’un TGV lancé à pleine vitesse sur les flancs d’un volcan en éruption. Ou de lire le livre, ce qui serait plus raisonnable, vu le prix des billets de train.

C’est donc peu de dire que le rythme est trépidant. Cette course-poursuite échevelée, ponctuée de dialogues à faire rougir le Duc de Boulogne, n’accorde de répit que le temps d’esquisser, entre deux péripéties, les portraits de personnages hauts en couleur. Autour des deux duos que forment les prédateurs et les proies, aussi attachants et savoureux les uns que les autres, s’agite une farandole de seconds couteaux truculents. Les répliques fusent avec autant de pétulance et de fougue que les balles, dans une langue verte, piquante et fleurie qui pourtant ne saurait se confondre avec un cognassier du Japon.

Les canons et les langues défouraillent à tout va avec une insouciante impétuosité qui n’épargne rien ni personne, dans un roman irrévérencieux, débridé et jubilatoire dont la cocasserie n’efface pourtant pas un réalisme parfois sordide. On se laisse entraîner de boulettes en carnages, d’occasions loupées en tapisserie d’entrailles, de quiproquos en membres éparpillés avec le plus grand plaisir, et la plus grande fluidité.

Car malgré les apparences de joyeux bordel sanguinolent qu’installe l’auteur, ce frétillant chaos ne parvient pas à dissimuler une intrigue cohérente, bien ficelée et menée de bout en bout avec brio et sans temps morts. Peut-être est-ce cela, un friller. Ou peut-être est-ce bien plus, si je m’en réfère à la définition donnée à la fin du roman . Ou peut-être pas. Voyez, j’avais promis une réponse et je vous en donne trois. Ceux qui ne sont pas plus avancés trouveront beaucoup plus d’éléments dans le roman, en plus d’une lecture aussi tonique que réjouissante. Et « Nom de Dieu de bordel à queue de merde de saloperie de chaude-pisse de mes couilles vitrifiées ! » , vivement la suite !

Tom Larret

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3 commentaires sur « Chronique : Imbroglio »

  1. Ah, ah ! Tu as découvert Nil. Je suis une lectrice assidue de ses romans et également de ses pitreries partagées sur son FB. Dans un autre style, je te conseille Le Début de la faim, un roman décapant sur les zombies. Les vivants manquent encore plus de cervelle que les morts dans le premier tome. A savourer !

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