L’édition 2022 du Prix des Auteurs Inconnus, s’est donc achevée, sur la consécration de quatre romans.
Dans la catégorie Littérature Noire, l’inquiétant Palais des Innocents de Franck Schemer remporte les lauriers, grâce à son intrigue tortueuse, ses personnages torturés et son humour sinistre.
Dans la catégorie Imaginaire, Mirial d’Alex Sol est couronné pour son écriture précise et son univers complexe.
Dans la catégorie Littérature Blanche, c’est l’authenticité de Sauter dans les flaques, de Laurent Buchheit, que saluent les jurés.
Dans la catégorie Romance, ambiance étrange et temporalités mêlées propulsent Les lumières d’hiver, de M.G Le Floch, sur la première marche du podium.
Voilà qui fut une expérience intéressante.
Pas tant au niveau des textes (du moins parmi les sélectionnés, mais une bonne dizaine de candidats ont rejoint ma PàL) qu’au niveau de mon activité de chroniqueuse. Elle m’aura permis de statuer définitivement sur mon inadaptation totale à faire partie d’un jury. Les lectures et les retours imposés me hérissent de partout ; ce qui se ressent, je pense, dans certains des articles rédigés pour le Prix. J’ai dû, à plusieurs occasions, me limer les crocs pour éviter de publier des textes trop virulents, tout en tâchant de conserver un esprit critique sincère et constructif. L’aide de mon entourage ou d’autres jurés me fut d’ailleurs précieuse à cet égard, wesh les gens, ci-mer, vous déchirez. D’ordinaire, quand je mâchonne un navet littéraire, je me contente de le recracher sans attendre et de ne pas en parler. Bon, si je tombe sur un salsifi (ultime abomination potagère), je ne me prive pas de le passer au mixer sur ce blog. Mais, en règle générale, je préfère écrire sur de savoureuses courgettes* qui s’avalent tout rond.
Je me suis aussi aperçue que les navets et salsifis qui m’avaient retourné les tripes avaient fait les délices de bien des chroniqueurs. Ce qui est une bonne chose, hein, ça me laisse du rab d’épinards. Mais saupoudré au chicon amer dont la queue dure en bouche.**
Bref, j’ai eu le plus grand mal avec cette soupe-là, et je dois avouer que je manque peut-être d’élasticité, peut-être d’objectivité, en tout cas de quelque chose, pour apprécier les cadres (indispensables, bien sûr) d’un jury. La rédaction d’une chronique devra, pour moi, toujours rester un moment plaisant et choisi, pour que mon article demeure pertinent et intègre. Ce sont là mes limites. Tout en saluant le travail des organisatrices du PAI comme la valeur de ce genre de compétitions pour la vie littéraire, je m’abstiendrai désormais d’y jouer un rôle.
Bien à vous,
Tom Larret
* La métaphore eut été moins piquante avec du poivron, avouez. Retour
** Adieu, subtilité. Retour
Le Prix des Auteurs Inconnus: